ECCO2R : évaluation de son utilisation dans les réanimations françaises - 07/09/15
Riassunto |
Introduction |
L’extracorporeal dioxyde carbon removal (ECCO2R) est une technique d’épuration du dioxyde de carbone (CO2) par circulation extra-corporelle, décrite par en 1978 [1 ]. Des études physiologiques ont montré qu’elle permet d’éliminer 50 % du CO2 produit [2 ]. Elle est utilisée pour la ventilation ultra-protectrice du syndrome de détresse respiratoire aigu (SDRA) [3 ] ou comme alternative à la ventilation mécanique au cours de la décompensation hypercapnique de BPCO. En raison du manque de preuve scientifique de son efficacité, elle n’est pas disponible aux États-Unis. Néanmoins, en Europe, des projets d’évaluation sont en cours. L’objectif de cette étude est d’évaluer son utilisation en réanimation en France.
Matériel et méthodes |
Enquête rétrospective, observationnelle, sur l’utilisation de l’ ECCO2R au cours des 5 dernières années dans les réanimations françaises. L’accord d’un comité d’éthique n’était pas requis. Afin d’assurer une bonne représentativité géographique et la meilleure exhaustivité possible, plusieurs sources ont été utilisées pour établir la liste des services de réanimation à contacter (sociétés savantes, annuaires des hôpitaux généraux et universitaires, établissements privés). Les informations suivantes étaient recueillies par téléphone : utilisation et indication de l’ECCO2R, choix de la technique, nombre de patients traités, complications, degré de satisfaction (échelle de 0 à 10 ; efficacité en terme de décarboxylation, tolérance et globale), et utilisation de l’ECMO.
Résultats |
Deux cent vingt-deux réanimations ont été contactées (52 médicales, 20 chirurgicales, 132 polyvalentes, 3 spécialisées en chirurgie cardio-thoracique, 6 pédiatriques, et 2 spécialisées en neurochirurgie). Seules 3 ont refusé de répondre. Trente-trois (15 %) réanimations ont utilisé l’ECCO2R au cours des 5 dernières années (292 patients traités (médiane par centre : 3 [1–7])). Il s’agissait majoritairement de réanimations polyvalentes (48 %) et médicales (33 %). L’iLA® (Novalung) et l’Hémolung® (Alung) étaient les techniques les plus utilisées (63 % et 36 %). L’indication majoritaire était la ventilation ultra-protectrice du SDRA (54 %). Les autres indications étaient : échec de la ventilation non invasive du BPCO (30 %), sevrage de la ventilation invasive du BPCO (12 %) et autres (fistule broncho-pleurale, insuffisance ventriculaire droite, pneumothorax, exacerbation de fibrose pulmonaire) (4 %). Parmi les centres utilisant l’ECCO2R, 22 (67 %) rapportaient au moins une complication. Les complications les plus fréquentes étaient le saignement (45 %) et la thrombose de filtre (18 %). Les taux de satisfaction étaient : efficacité en termes de décarboxylation 7,9±2,4 ; tolérance 6,9±2,6 ; globale 6,8±2,2. Vingt et un (63 %) centres utilisant l’ECCO2R, utilisaient l’ECMO. Les principaux motifs de la non-utilisation de l’ECCO2R étaient l’absence d’équipe formée, l’absence de matériel sur place, et l’absence de donnée scientifique suffisante (56,5 %, 38 % et 19,5 % des cas).
Discussion |
Ces résultats préliminaires montrent que l’ECCO2R est peu utilisée dans les réanimations françaises. Les données scientifiques sont insuffisantes pour en connaître les indications précises. De nouvelles études sont en cours afin de répondre à cette question.
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Vol 1 - N° S1
P. A346 - Settembre 2015 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.
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